Ce double lancement a lieu ce mercredi 20 mai 2015 à partir de 16 H 45, depuis la base de Cap Canaveral aux Etats-Unis.

Privately funded solar spacecraft to launch in 2016
Vue d’artiste du satellite Lightsail lancé pour le compte de The Planetary Society, le 20 mai 2015 ©AFP PHOTO / HO / The Planetary Society

MYSTÉRIEUX.

C’est un double lancement spectaculaire qui va avoir lieu dans quelques minutes. La fenêtre de tir pour un lanceur américain Atlas V va s’ouvrir ce mercredi 20 mai 2015 à partir de 16 H 45. Un lancement que vous pourrez suivre en direct en suivant ce lien. La mission principale de cette fusée qui décollera depuis la base de Cap Canaveral est d’emporter avec elle le X-37B. Un engin de presque 9 mètres de long, aux allures de petite navette spatiale. L’appareil se comporte d’ailleurs comme ces dernières : il décolle à l’aide d’un lanceur fusée et se repose seul sur une piste à la manière d’un avion une fois sa mission achevée.

Et de sa mission, on ne sait pas grand chose. Ce mystérieux drone (il n’emporte pas d’équipage et peut assurer une bonne partie de son vol de manière autonome) va aller se positionner en orbite autour de la Terre et y rester pour une durée indéterminée. Les détails de ce qu’il va y faire n’ont pas été communiqués par  l’US Air Force, qui opèrera l’appareil. Lors de sa dernière mission, qui s’est achevée en octobre 2014, ce drone était resté en l’air durant pas moins de… deux ans !

L’US Air Force a tout de même distillé quelques éléments à la presse sur ce que fera le X-37B durant sa quatrième mission. Ainsi, un porte parole de l’armée de l’air américaine aurait confié au site Space.com que le véhicule embarquerait des dispositifs expérimentaux visant à tester un moteur ionique à effet Hall pour satellites de télécommunication militaires de type AEHF (Advanced Extremely High Frequency), ainsi que la résistance de divers matériaux à l’exposition aux rayonnements spatiaux.

Outre ce volumineux drone, le lanceur Atlas emportera avec lui une dizaine de satellites de type « cubesat ». Des petits satellites d’une dizaine de centimètres de côté construits par des entreprises privées ou des universités, mais capables de rendre de très grands services.

VOILE.

L’un d’entre eux est un triple cubesat expérimental d’un genre un peu particulier : un prototype de satellite à voile solaire baptisé « Lightsail ». Un petit démonstrateur technologique des plus impressionnant puisqu’il a nécessité un véritable travail d’origami. Et pour cause, ses concepteurs sont parvenus à faire tenir une voile de 5 mètres carré dans un parallélépipède de 30 cm de long pour 10 de large.

la structure qui porte les cubesat parmi lesquels le « Lightsail – A ». Crédit image : NASA

Ses concepteurs ? Une organisation indépendante à but non lucratif qui promeut le vol spatial et la recherche de vie extraterrestre baptisée : The Planetary Society. Elle a été fondée en 1980 par des passionnés dont l’astronome et écrivain Carl Sagan. Elle compte aujourd’hui parmi ses membres des personnages aussi divers que Steven Spielberg, Buzz Aldrin ou Elon Musk. Ce sont eux qui ont financé le projet LightSail dont les premiers travaux ont débuté voici dix ans.

PROPULSION.

Comme nous vous l’expliquions dans cet article, ce satellite ne constitue qu’une première étape. Sa mission sera de vérifier qu’il est bien possible de déplier correctement la voile. Mais s’il y parvient, le satellite n’aura pas le loisir de l’utiliser puisqu’il n’ira pas au delà de la haute atmosphère terrestre. Ce n’est qu’en 2016 qu’un autre engin sera mis en orbite pour tester réellement la propulsion photonique. À terme, l’objectif est de mettre au point des vaisseaux spatiaux capables de voyager dans le système Solaire avec ce dispositif et peut-être même au-delà.

Le principe est relativement simple : lorsque les photons émis par le soleil (et dans une moindre mesure par les étoiles lointaines) frappent la voile, ils exercent dessus une poussée. Une poussée certes infime (celle exercée sur l’ensemble de la voile du lightsail équivaut au poids d’une mouche) mais continue. De ce fait, un satellite équipé d’une telle voile peut accélérer doucement mais surement, jusqu’à – en étant très patient – dépasser la vitesse que l’on peut atteindre avec un mode de propulsion chimique ou électrique. Du moins en théorie.

A LIRE: Dossier Sciences – Espace – AstronomieDrone